Poèmes arrangés

Poésie et industrie du disque

Publié dans le neuvième numéro de la revue Audimat, cet article présente quelques pistes de réflexion concernant ce qu’il advient de la poésie sur un medium pour lequel elle n’a pas été conçue : le disque vinyle. L’occasion d’ébaucher une discographie structurée à partir de l’écoute comme expérience du poème.

« Dylan Thomas mourrait un peu moins de deux ans après avoir signé chez Caedmon. Dans des centaines de milliers de foyers, le phonographe jouerait alors le rôle de « machine nécrophonique » auquel Edison l’avait en partie destiné, ramenant l’idole à la vie. La voix enregistrée a de toute façon par nature quelque chose de fantomatique, qu’elle soit ou non celle d’un mort. Elle émane de la machine comme une voix d’outre tombe sous l’effet d’une évocation dans le sens vieilli du terme, l’évocation comme appel des esprits. Le disque de diction fait particulièrement bien tourner les tables, une aubaine pour la poésie dont un des lieux communs est celui de la descente aux enfers. Ce n’est pas seulement qu’un auteur ou un comédien ressuscite à chaque écoute. C’est le texte lui-même qui se trouve incarné sans complètement prendre corps, sans pâtir de ce que la présence physique d’un auteur ou d’un comédien peut avoir de gênant, pour moi, dans la lecture publique. »

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