Rob Gallagher – « Grime et Gaming »

Grosses basses et jeux vidéo

« Bass music d’un genre nouveau, détonnant par son énergie frénétique, son futurisme anguleux et son machisme débordant, le grime émerge des banlieues du East London au début des années 2000. Puisant dans la jungle, le garage, le hip-hop et la culture jamaïcaine du sound system, le genre compte une autre influence majeure : les jeux vidéo. En allant piocher leurs références musicales et culturelles dans les jeux, les artistes de la scène grime confirment l’idée qu’avance James Newman : jouer au jeux vidéo n’est qu’une façon parmi d’autres de s’amuser avec ces jeux. »

L’intégralité de l’article est disponible dans le onzième numéro de la revue Audimat, ainsi que sur Cairn.


Ellen Willis – « Aimer le punk en féministe »

A fucking bloody mess

« En écoutant les Sex Pistols pour essayer de voir si « Bodies » était vraiment une chanson contre l’avortement, je découvris que c’était bien pire. C’était l’expression explosive du dégoût pour la corporalité humaine, un dégoût que le chanteur déverse sur les femmes parce qu’elles enfantent et que les avortements sont « a fucking bloody mess » (un « putain de bordel de merde », le sang en prime), mais qui finit par l’éclabousser lui-même : « I’m not an animal ! », beugle-t-il inutilement alors que l’animalité de ses cris le trahit. C’était une chanson scandaleuse, mais je ne pouvais pas me contenter de m’en offusquer. L’intensité de ce dégoût me forçait à reconnaître que ce sentiment ne m’était pas étranger alors même que, contrairement à Johnny Rotten, je comprenais que l’ennemi n’était pas le corps, mais le dégoût. Voilà quel était le paradoxe : une musique agressive et osée, qui montrait ce que le chanteur voulait, aimait ou détestait (comme avec le bon rock’n’roll), me poussait à faire de même et, partant, même quand le contenu attaquait les femmes, la sexualité et en un sens l’humanité-même, la forme nourrissait ma lutte pour la libération. »

L’intégralité de l’article est disponible dans le onzième numéro de la revue Audimat, ainsi que sur Cairn.


Mark Fisher – « L’Obsolescence des chansons intimes »

Fini le son de la solitude

« En avance sur une grande partie de la musique populaire du XXIème siècle, « Ain’t Nothing Goin’ On But the Rent » (Gwen Guthrie) est le son de la solitude qui survient quand la conscience est atrophiée et que les conditions de la conscientisation ne sont plus réunies. Mais avec les nouveaux mouvements qui se développent aux États-Unis depuis Ferguson, avec les mouvements d’où sont nés Podemos et Syrisa en Europe, nous avons toutes les raisons de croire que ces conditions sont de retour. Tout cela commence à laisser penser qu’au lieu d’être la fin de l’histoire, le réalisme capitaliste était un hiatus de trente ans. Les processus entamés dans les années 1960 peuvent être relancés. La conscience se relève. »

L’intégralité de l’article est disponible dans le onzième numéro de la revue Audimat, ainsi que sur Cairn.


Marguerite Young – « Les Mortes »

Nouvelle inédite


Une nouvelle de Marguerite Young, initialement publiée en 1943 dans
American Prefaces, inédite en français et traduite par mes soins.

***

Leda peignait les cheveux de la vieille. Ils étaient clairsemés et ternes, d’une blancheur presque transparente, mais elle tirait doucement certaines mèches de ses doigts agiles pour masquer la calvitie. On eût dit des névés d’argent sur de la pierre.

Leda prit du recul pour observer le fruit d’une heure de travail. Il n’y avait plus grand-chose à faire, semblait-il. Non, ce serait une erreur que de mettre du rouge aux joues de cette fermière décatie. Elle semblait plus naturelle ainsi, avec toutes ses rides, le buste plat, les pieds commodément chaussés, mais terriblement inertes. Elle rendait mieux avec les grandes taches brunes qu’elle avait sur les joues et sur les bras, pareilles à celles que laissent les feuilles. Comme ça, Dieu pourrait la reconnaître. Comme ça, elle pourrait se reconnaître à sa peau, aux os noueux de son dos, à son cœur léger.

Leda étudiait son sujet, le contemplant à distance, quand elle entendit la porte s’ouvrir bruyamment et sentit le vent frôler ses épaules, comme une lame. Mais elle ne fit pas un geste. Au contraire, elle se raidit et concentra toute son attention sur la vieille, si fragile, si seule, fin prête, achevée. Elle eût aimé que son beau-père ne soit pas toujours d’humeur si enjouée, maintenant qu’il respirait encore tout près d’elle, les yeux comme des pierres précieuses serties dans son visage. Elle voulait qu’on la laisse seule.

« Tu ne veux pas prendre pas l’air ? demanda-t-il. Il fait si beau.

— Ah oui ? » répondit Leda, sans entrain. 

Elle vit les mouches immobiles sur le plafond, dans la lumière de la lampe, et perçut l’odeur suave du sang dans l’air enclavé.

« Vraiment ? Je n’avais pas remarqué. » Elle n’avait pas eu le temps de voir s’il pleuvait ou s’il faisait soleil. Il faudrait lui rappeler quel est son vrai métier ! « Elle est prête, nous pouvons l’amener dans le salon, expliqua Leda, méthodiquement. Où donc étiez-vous passé, tout ce temps ? »

Pardieu, il avait eu à faire. Il n’y avait pas homme plus occupé que lui, toujours à bâtir ou démolir des maisons, à superviser les ouvriers. Il avait dû monter lui-même une ou deux échelles. Ensuite il avait prêté une petite somme à Billie Henery, qui le rembourserait en peignant une grange au printemps suivant. Et puis il était allé voir les Anderson qui lui devaient un loyer depuis Noël dernier. Et tout un tas de choses. Le cochon, c’était Guy Anderson qui l’avait volé. « Et puis j’ai filé voir s’il n’y avait pas de problème à la ferme », ajouta-t-il, soudain rêveur. Il riait à son oreille, s’apprêtant à lui raconter son anecdote. « Au fait, Leda, devine quel tour la Guernesey m’a joué ce matin ! »

Leda haussa les épaules. L’affaire ne l’intéressait pas. Elle le voyait venir. Ce serait une histoire de naissance, d’une façon ou d’une autre. Là, elle voulait parler de préoccupations plus immédiates. « Cette pauvre âme n’a reçu qu’une seule visite ce matin, expliqua-t-elle, et c’était sa fille infirme, la ratée. Celle qui n’a qu’un pied. Elle a apporté des asters piqués sur un cœur en papier. Ce sont les seules fleurs qu’elle aura. Des asters communs, qui poussent dans n’importe quel champ. »

Son beau-père était navré, mais restait évasif. Les John ne se prononçaient pas sur ces sujets des plus profonds, ce n’était pas leur genre. Ils n’osaient pas penser, comme il expliquait souvent. Alors il se contentait de hocher la tête, expression de son désarroi habituel. « Ça fait partie du boulot, mon petit, dit-il. C’est pas de chance. Tiens, pense à cette Guernesey dont je te parlais. Elle a eu des jumeaux ce matin, mais noirs comme la nuit. J’espère que tu n’iras pas jouer ce genre de tours à Tom, Leda. » Il la taquinait sans cesse depuis qu’elle était enceinte, même quand elle sortait accompagnée de parfaits inconnus. À présent il voulait la comparer à une Guernesey qui s’était enfuie vers d’autres pâturages parce qu’elle n’en pouvait plus. « Mais ils étaient adorables, Leda, oh oui, et puis si maladroits, comme tous les nouveau-nés. Et puis elle était très fière de sa fourberie. Elle m’a véritablement bravé. »

Leda rit, malgré elle.

« Mais, père ! Allons, il faut respecter les morts, lui rappela-t-elle. Nous ne devrions pas discuter ainsi, pas ici, du moins.

— Balivernes. Les morts ne peuvent pas nous entendre. Ou, s’ils le peuvent, je ne l’ai jamais constaté. Quand Tom était petit, il se faufilait à quatre pattes dans les cercueils. Ton petit fera pareil. Ça ne lui faisait pas peur du tout. Même en grandissant il n’a jamais connu cette peur. » Mais bras dessus, bras dessous, ils approchaient de la porte qui donnait sur le salon funéraire. Il poursuivit : « Tu aurais dû voir ces moutons, Leda. Il y avait des moutons sur la colline, dans les broussailles, et cette fois ils m’ont laissé les approcher. Ils vont apprendre à me connaître. Pour le moment, ils savent que je suis novice en la matière.

— Pas moi, père, dit-elle froidement.

— Tu ne l’as pas encore senti ruer ? N’as-tu pas senti le petit que tu portes ? Dis-moi, ne fais pas la timide.

— Voyons, père, nous ne sommes qu’en octobre, comment voulez-vous… Il est bien trop tôt. » Leda s’adossa au mur et soupira. « Je vous en prie, ne me taquinez pas maintenant », dit-elle.

Leda avait travaillé dur. Car cette fois il y avait une jeune femme sur la table, aussi maladroite et fougueuse qu’un poulain dans la prairie. Elle avait l’air de vouloir se cabrer, de vouloir faire demi-tour et courir encore, cheveux au vent. Leda le lui pardonnait. C’était toujours difficile pour les jeunes pleins de fougue d’avoir l’air paisible, toujours. Alors on eût dit qu’elle pût ouvrir les yeux à tout moment et demander : « Bon sang, mais qui êtes-vous ? ». Elle aurait ensuite envie de se lever et de boire un petit verre. Qu’est-ce qu’elle avait picolé la veille, et toute la nuit ! Elle ne se souvenait plus de rien. Où était-elle allée, déjà ? Elle ne savait plus. Ah si, tout lui revenait d’un coup. Elle était allée au saloon où elle avait dansé avec Charlie, Johnie et Harry. Tous les garçons ! Cinq cents dans la fente et la musique reprend. Ensuite, les pas se compliquent avec Billie Stevens. On rit. Un vieux chien lape la bière au sol. Il y a des enfants dans des couffins sous les tables des boxes. « J’en pouvais plus », s’exclame une voix forte, « alors elle s’en est pris plein la gueule. Depuis, finies les questions ». Elle est subjuguée. Alors quelqu’un remet une pièce dans la fente et la danse reprend.

« Pauvre enfant », dit Leda. Elle appliquait le rouge à la houppette sur le visage de la femme. Peut-être arriverait-elle à donner l’impression qu’elle allait danser ce soir, après tout. Elle faisait très attention de ne pas trop déborder sur les pommettes, de ne pas trop appuyer sur les lèvres, de ne pas trop accentuer l’arc des sourcils. Ensuite, la coiffure haute, au fer à boucler pour les cheveux jaunâtres. Peut-être une touche de bleu sur les paupières. C’était samedi soir à présent et cette femme était prête pour ressortir faire la fête avec Charlie, Johnie et Joe. Que d’histoires ! Leda sourit. Elle avait l’impression de tenir un institut de beauté, une impression qu’elle aurait voulu toujours avoir. Elle avait révélé toute la beauté de cette femme. Elle avait accompli quelque chose.

« Juste une ou deux dernières touches, dit-elle. Son beau-père lui faisait toujours des remarques.

— C’est du bon travail, ma fille, lui dit-il. Tu peux lui donner l’air naturel ? Mais si. J’en ai bavé moi aussi aujourd’hui, avec ma blessure au pied, et tout et tout. »

Il retira ses gants et jeta son tablier sur la chaise.

« Je te fais pas de peine, moi ? » Il n’arrêtait pas de traverser la pièce en boitant, exagérant sa douleur comme un petit garçon, pour attirer l’attention. Il voulait qu’elle remarque son pied blessé, celui que le veau avait piétiné la veille à la ferme.

« Encore de la mauvaise graine, dit-il.

— On la croirait vivante, père. Elle pourrait ouvrir les yeux.

— J’en doute.

— Elle a l’air si calme, père, comme si elle n’allait plus jamais jurer. Elle ne dirait que des gentillesses.

— Satané robinet, s’exclama son beau-père, soudain sérieux. Il fuit, ça gaspille de l’eau.

— Je m’en fiche.

— Eh bien, c’est peut-être parce que tu as d’autres choses en tête. Tu l’as senti bouger ? As-tu senti le petit que tu portes ?

— Mais père, comment voulez-vous… Nous ne sommes qu’en novembre. »

Mais il savait qu’il était temps pour cet enfant de commencer à bouger. Et qu’elle devrait sortir plus souvent, marcher dans le vent. C’était une magnifique journée qui faisait alors scintiller les prairies et l’on commençait à peine à se voir respirer dans le froid. Elle devrait sortir plus souvent.

« Je sors, père. Chaque jour. » Et Leda soupira tandis qu’ils montaient le petit escalier jusqu’au salon. « Vous pouvez demander à Tom. Vous pouvez demander au docteur. Mais il fait froid, je pense qu’il fait trop froid. »

Elle sentait tout son poids sur ses jambes et le vertige la prenait quelquefois. Pour sûr, son heure approchait. Elle avait la sensation d’être deux femmes en une, elle-même et une autre. Pourtant, elle ne voulait pas s’asseoir. C’eût été prendre le risque de ne jamais pouvoir se relever. Même se tirer du lit le matin relevait de l’exploit. Elle avait besoin de Tom. Et le café lui donnait la nausée. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas bouclé sa propre chevelure. Même elle, elle se trouvait laide. « Mais je ne peux pas lever le petit doigt », se disait-elle. Si seulement elle pouvait retrouver sa silhouette un jour ! Son beau-père l’embrassait toujours sous la branche de houx quand ils passaient la porte donnant sur les escaliers. Si seulement il n’était pas toujours si enjoué !

Elle avait encore à faire. Elle ne pouvait pas se permettre d’arrêter. Aujourd’hui, c’était un vieil homme, un tel échalas qu’il avait fallu lui faire un cercueil spécial, un homme très mince, et très gris. Il n’y a rien de plus attristant qu’un vieillard. Et Leda ne le connaissait pas du tout, celui-là. Il aurait pu s’agir de n’importe quel vieillard, de son beau-père, de son époux ou de son fils. Cela revenait au même. Quelqu’un l’avait trouvé dans la nature, à l’abri d’une misérable cahute, les pieds dans les cendres d’un poêle devant lequel il était resté assis toute la journée et toute la veille, perclus de froid jusqu’à ce qu’il bruisse comme du papier, fin comme du papier. Tom l’avait pris sur ses épaules, comme un enfant. Mais Leda ne savait pas ce qu’elle pouvait faire pour lui. « Je pourrais l’enterrer avec sa canne à pêche, dit-elle, et un vieux feutre troué. »

Ce soir-là, dans le grand salon, son beau-père donnait une fête de Noël pour tous les enfants démunis. Elle entendait leurs cris se répondre alors qu’ils jouaient à colin-maillard. Mais elle entendait aussi sa voix, la plus forte de toutes, donner des consignes. « Ne vous avisez pas de tricher, par là-bas ! », criait-il. Oh ! Tout le monde serait privé de cadeau. Personne n’aurait de mappemonde, de train mécanique, de bateau, d’avion, de pistolet, de petit soldat… ni rien. Pourtant, Leda n’était pas dupe. Il serait fou de joie quand viendrait l’heure de la pêche aux cadeaux. Plus tard, il y aurait des pommes et du pop-corn qu’elle aiderait à servir. Mais pour l’instant il y avait le goutte à goutte du robinet, pour l’instant les grandes ombres gagnaient les murs. Dans l’idée, les pommes semblaient lointaines, comme le printemps. Elle n’arrivait pas à imaginer le printemps.

Elle recula pour regarder l’inconnu et la faible lueur de sa chevelure dans l’obscurité. Il ne pouvait pas entendre les voix des enfants ni cette mélodie qui s’était mise à monter et descendre les gammes du piano, comme un frisson lui parcourant l’échine. Mais peut-être n’avait-il jamais su, une fois le feu éteint et les cendres froides en cet obscur décembre, ce qu’étaient le vent et le silence complet. Mais elle savait. Mais elle n’avait plus aucun doute. Elle se retourna et se dirigea d’un pas lourd vers les escaliers, passant toute seule sous la branche de houx verte.

Traduction : Fanny Quément


Art noble

Boxe et littérature

« Le présent ouvrage a pour ambition de retracer l’histoire de ce rapport étrange entre écriture et boxe, comme si ces deux activités pouvaient présenter chacune à leurs manières des formes de luttes qui se feraient écho. »

Un petit bijou d’anthologie sur le pugilisme. En illustré, s’il vous plaît.

Pour cette anthologie, Marguerite Waknine m’a commandé la traduction d’un article de Jack London sur le match historique qui vit la victoire du boxeur africain-américain Jack Johnson sur le champion en titre Jim Jeffries. Mais ce que j’ai préféré y découvrir, c’est le texte de Théophile Gautier sur les arsouilles qui tirent la savate dans les rues de Paris : « Le maître de chausson ».


Tim Lawrence – « Qui a gentrifié le NYC post-disco ? »

La responsabilité en partage

« Si certains artistes de Downtown produisaient des pièces que les défenseurs du néolibéralisme pouvaient s’approprier, la plupart d’entre eux travaillaient de façon collaborative, sans produire d’œuvres transformables en marchandises. »

L’intégralité de l’article est disponible dans le dixième numéro de la revue Audimat, ainsi que sur Cairn.


Leontia Flynn – Sonnets

Édition bilingue

En août 2015, je n’avais traduit qu’un seul poème de Leontia Flynn, mais cela suffit à justifier notre rencontre, à Belfast.

Un projet sur la traduction du sonnet venait de se monter dans l’université à laquelle j’étais rattachée, sous la direction de Carole Birkan Berz. L’occasion de me pencher plus sérieusement sur les sonnets de Flynn, de l’inviter pour une lecture bilingue, et de faire publier le tout dans la foulée, chez Marguerite Waknine, en 2016.

Jamais aucun de mes projets éditoriaux ne s’est réalisé avec autant d’élan et de simplicité.

Sonnets, Leontia Flynn (traduction de Fanny Quément), Éditions Marguerite Waknine, 9 euros.

Extrait de ma postface :

« Cette voix distincte, directe et incisive, émouvante et puissante, mais jamais grandiloquente, je voulais qu’on l’entende aussi, d’une façon ou d’une autre et dans la mesure du possible, en français. […] Il ne s’agissait pas simplement de faire passer le sens d’une langue à l’autre, mais d’accueillir dans ma voix de traductrice, qui est tout de même un peu aussi la mienne, ce que j’entendais de cette voix poétique. Il fallait passer d’une voix à l’autre, devenir l’autre d’une voix, faire en sorte que la traduction s’ajuste bien au texte original, comme une bonne doublure sur mesure, différente et pourtant semblable. Qu’on y retrouve le sens comme le son et la frappe, que je place ma voix comme Leontia Flynn avait su placer la sienne. »