Marie-Thèse

Thèse de doctorat

Née le 21 novembre 2016, en Sorbonne.

Poids : 1,5 kg

Taille : 579 pages, soit environ 122 mètres.

Nom complet : « Mutable as sound » : Mutations des influx sonores dans l’œuvre de Seamus Heaney ».

Résumé : Cette thèse interroge la présence et les métamorphoses du son dans l’œuvre de Seamus Heaney, avec pour perspective la confrontation de l’expérience du texte imprimé à celle d’un corpus audio. En nous penchant sur les essais, les poèmes et les enregistrements commercialisés de l’auteur, nous retraçons le parcours des influx sonores depuis la perception des ondes dans l’environnement jusqu’à l’émission de la voix en passant par leur recréation dans le texte. Parler d’« influx sonores », c’est raviver la métaphore aquatique dans la catachrèse des « ondes », mais aussi inviter à détecter des courants souterrains et à prendre en compte leur réception et leur absorption par l’auditeur autant que leur diffusion. Afin de montrer que chaque poème constitue un événement sonore à part entière, nous analysons le processus par lequel l’environnement sonore est transformé en un paysage sonore poétique, à son tour placé dans de nouveaux environnements par le biais de la performance orale. L’éclairage apporté par les Sound Studies nous permet de souligner le caractère dynamique mais aussi la fugacité du son, d’identifier et de discuter les propriétés conductrices d’une écriture qui accueille aussi le silence en son sein, ainsi que de conceptualiser, avec Heaney, la notion d’écoute. Nos micro-lectures sont aussi des micro-écoutes qui vont jusqu’à tenir compte de la dimension phonétique des textes, notre étude de la voix poétique étant complétée par une analyse de la voix physique. En considérant le graphotexte, le phonotexte et l’audiotexte comme trois modes d’existence non-hiérarchisables d’un même poème, nous cherchons à approfondir et nuancer les recherches sur la prosodie de Heaney, qui dépasse de loin la versification classique, voire formaliste, à laquelle on l’a souvent assimilée.